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Sir Alex : 25 ans à la tête d'United

Publié le par 90minutes.over-blog.fr

La victoire étriquée de Manchester United face à Sunderland (1-0) a été l’occasion pour le club de célébrer les 25 ans de leur manager à la tête de l’équipe première. Depuis un quart de siècle, Sir Alex Ferguson fait la pluie et le beau temps chez les Red Devils, club mythique qui a franchi une nouvelle dimension sous la houlette de l’Ecossais. Congrats Sir Alex !

 

L’homme qui a écrit l’histoire contemporaine de Manchester United

En novembre 1986, Alex Ferguson débarque à Manchester United pour sauver une équipe en perdition. Le départ de Matt Busby, qui a pris sa retraite en 1969 après 24 ans de succès à la tête de l’équipe, a fait énormément de mal au club. Manchester United, avec une Ligue des champions (1968) et 7 championnats d’Angleterre dans sa vitrine, dont 5 sous la houlette de Matt Busby, n’était en 1986 qu’un agrégat de joueurs sans âme, englués à l’avant-dernière place de la Premier League. Mais grâce à Fergie, les Red Devils allaient connaître un nouvel âge d’or qui perdure aujourd’hui encore.

L’Ecossais saura redonner confiance à son effectif, qu’il renforcera progressivement avec des joueurs de qualité comme Steve Bruce, Paul Ince et Gary Pallister. Et les résultats ne tarderont pas à venir. Grâce à des dirigeants patients, qui comprennent que le retour au premier plan ne se fera pas en quelques mois, Ferguson construit un effectif à son image et remporte son premier titre européen, la Coupe UEFA (1991). Un premier succès bonifié par l’apport de recrues de choix : Peter Schmeichel et Eric Cantona. Avec le Danois dans les buts et le Français à l’avant, Manchester United remporte son premier championnat de l’ère Ferguson, élu meilleur entraîneur de l’année (1993). Le premier d’une série de 8 titres sur 11 possibles entre 1993 et 2003 ! Car celui qui est devenu Sir Alex Ferguson a réussi à insuffler un nouvel élan au club en intégrant les jeunes du centre de formation : David Beckham, Ryan Giggs, Paul Scholes, Nicky Butt et les frères Neville, mais aussi en faisant parler son désormais légendaire flair sur le marché des transferts, avec des recrues du standing de Roy Keane, Jaap Stam, Andy Cole, Dwight Yorke, Teddy Sheringham ou Ruud van Nistelrooy.

Malheureusement, puisque toutes les choses ont une fin, l’hégémonie de Manchester United (dont l'apothéose était le triplé de 1999) s’érode peu à peu face à la montée en puissance du Chelsea de Roman Abramovich et José Mourinho. Et alors que tout le monde attend l’arrivée de Ronaldinho pour apporter un second souffle au club, Sir Alex décide de miser sur deux jeunes plein d’avenir : Wayne Rooney et Cristiano Ronaldo. Les deux prodiges contribueront grandement à mettre fin à cette « disette » de 3 ans (une éternité quand on s’appelle Ferguson) sans titre de champion, en glanant tous les titres possibles de 2007 à aujourd’hui si on excepte l’édition 2010. Surtout, United est devenu le club le plus titré du Royaume. Avec 12 titres de champion et 2 Ligue des champions, Fergie n'y est pas étranger, et ne s'arrête pas là puisqu'il continue à faire de son effectif une armada compétitive sur la scène internationale.

I’ve got the « Fergie power » 

Eric Cantona était souvent décrit comme un homme caractériel, impossible à gérer. Pourtant, le Français buvait aveuglément les paroles de son mentor, comme tout le monde. Et pour cause : le charisme de l’Ecossais lui permet d’être respecté par les plus grandes stars du football mondial, qui l’écoutent comme un garçon écoute son père. Et comme un chef de famille, l’Ecossais sait également faire preuve d’autorité quand il le faut. On parle alors du « Fergie power », face auquel aucun joueur ne peut lutter. David Beckham voulait rester au club ? Ferguson en a décidé autrement et l’a invité à faire ses valises. Et si partout ailleurs, les supporters auraient manifesté pour un joueur emblématique formé au club et membre de l’équipe première depuis plus d’une décennie, à Manchester, personne n’a contesté la décision du boss.

L’emprise de Ferguson sur le mental de ses joueurs lui permet de les magnifier sur le terrain. Un joueur comme Cristiano Ronaldo ne serait pas grand-chose aujourd’hui sans que Ferguson ne lui explique que déséquilibrer une défense, c’est bien, mais marquer ou faire une passe décisive derrière, c’est mieux. La nouvelle dimension de Wayne Rooney, c’est lui aussi. Si Eric Cantona est le « King », alors Sir Alex Ferguson est un « King Maker ». Mais même cette capacité à tirer le meilleur de ces hommes ne suffit pas au plus haut niveau sans un casting à la hauteur.

Et après ?

Manchester United et Sir Alex Ferguson semblent aujourd'hui indiscossiable. Voir quelqu’un d’autre à la tête des Red Devils est difficile mais inévitable, car même l’éternel Sir Alex n’est qu’un homme, et prendra sa retraite un jour.

Le club mancunien, qui a renommé la plus grande tribune d'Old Trafford à son nom et qui va lui élever une statue l'an prochain sur le parvi du théatre des rêves, en est conscient. Qui pourra succéder à ce mythe ? Le football étant pris une dimension économique considérable, United ne pourra pas se permettre de vivre le même vide consécutif au départ de Matt Busby. Et si d’anciennes figures du club comme Eric Cantona ou Roy Keane seraient de bons successeurs pour les fans, la réalité sportive pourrait malheureusement être tout autre. L’estime que porte Sir Alex pour Laurent Blanc est un secret de polichinelle.

source : La chronique de Darinh Mongkhoun

 

Publié dans Foot étranger

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